LA NAISSANCE DE MIAMI BEACH

Dans les temps lointains, fin des années 1870, alors que Miami Beach n’était encore qu’un enchevêtrement de mangroves et de marécages, John Collins, un homme d’affaires du New Jersey, se joint à un groupe d’investisseurs dans l’aventure de la culture du noix de coco à la pointe sud de l’île.


La plantation ne survécut pas et Collins acheta ses partenaires, devenant l’unique propriétaire d’une bande de terre connue comme étant Ocean Beach.
Collins désirait toujours se lancer dans la culture de fruits, cette fois-ci, il planta des graines d’avocat, protégeant ses plans des vents de l’océan par des pins d’Australie. Ils existent encore le long de Pine Tree Drive.
Lorsque le fils de Collins et son beau-fils vinrent le rejoindre, ils apportèrent dans leurs bagages deux idées nouvelles :
1- Développer le terrain, vendre des lots pour y construire des maisons face à l’océan.
2- Profiter du climat tropical pour transformer l’endroit en un lieu de villégiature luxueux, particulièrement en hiver. L’affaire fut lancée.

Cependant, Miami Beach demeurait une île accessible uniquement par petites embarcations, depuis Miami. Alors, en 1912, John Collins décida de construire un pont reliant l’île à la terre ferme.

L’argent vint à manquer pour la complétion des travaux, l’industriel Carl Fisher allongea 50 000$, en échange de terres. Les travaux reprirent.
Puis, Fisher acheta de plus en plus de terrains et entreprit de les défricher, ayant recours à des éléphants pour aider les ouvriers.
Petit à petit, ils progressèrent à travers mangroves et marécages, en dépit des moustiques et serpents.
Bientôt, des maisons furent construites près de ces routes décorées de nouveaux palmiers et par une végétation tropicale.

L’excitation atteint son comble en février 1913, alors qu’une vente aux enchères fut transformée une véritable célébration avec des ballons gonflés à air chaud dans le ciel, des hommes parachutés et des cadeaux de pièces d’argent et de chine aux acheteurs.
Puis, en juin de la même année, une douzaine de voitures roulèrent sur le pont de bois en provenance de Miami, marquant une ère nouvelle dans le développement de Miami Beach.

Aujourd’hui l’historique Venitian Causeway (chaussée au-dessus des canaux) suit la route de ce premier pont d’une longueur de deux milles et demi.

En 1920, Miami Beach ne comptait que 644 résidants, 80 étant inscrits dans le bottin téléphonique d’une page.
Cependant, Collins et ses amis ne lâchaient pas. Ils achetèrent des pages publicitaires dans les journaux du nord-est; en ce début d’hiver, Fisher fit installer un large panneau lumineux dans Times Square (New York) sur lequel on pouvait lire : « It’s June in Miami ».

D’autres panneaux montrant de jolies naïades furent installés un peu partout dans le pays, tandis que les compagnies de chemins de fer et les propriétaires d’hôtels y allaient de toutes sortes de réclames.

Petit à petit, Miami Beach devenait un endroit aussi « hot » que sa température. Les touristes affluaient dans leurs rutilantes automobiles T-Car ou par trains. Il en fallait beaucoup d’argent à l’époque pour se payer des vacances dans ce coin de pays mais rien ne pouvait stopper les dandys américains en route vers l’exotisme.

En 1924, Fisher complète l’aménagement du La Gorce Golf Club, terrain où les Québécois s’enorgueillissent d’aller jouer encore aujourd’hui.

OCEAN DRIVE

Les Québécois et les francophones de la Nouvelle-Angleterre ont participé de façon active au développement américain. Cela aura débuté au moment de la colonisation de la Floride, alors qu' on y trouvait des colons canadiens-français et Acadiens venus du Mississipi et de la Nouvelle-Angleterre.

D' autre part, la recherche d' une vie meilleure aura incité des dizaines de milliers de canadiens-français à s' exiler en Nouvelle-Angleterre, alors que les générations suivantes, elles en quête d' une vie facile, se dirigeront vers la Floride. Ils devront toutefois trimer dur car, de tous temps, le soleil se paie. Parfois chèrement.

Entre 1840 et 1930, des milliers de Québécois franchissent la frontière américaine. Les populations de villages entiers, poussées par la misère, déferlent en Nouvelle-Angleterre.

Puis, dans les années 30, alors que le gouvernement américain investit dans la canalisation des eaux de marais du sud de la Floride, afin, notamment, d' aménager des kilomètres de plages, des milliers de franco-américains s' y font engager. Des cousins et cousines du Canada-français se joindront à eux.

Presque tous vont s' établir au nord de Miami, et Surfside (municipalité fondée en 1935), formant le premier noyau de canadiens-français. Rapidement, nous les verrons se recycler dans l' industrie touristique.
Pour, après la Seconde Guerre mondiale, tirer profit des visites en Floride des gens les plus fortunés du Québec, qui sont alors les seuls capables de se payer quelques semaines de soleil.

En 1946, on recense 19 800 parlants français dans ce coin de Floride où se développe une industrie de masse. Hôtels, motels, restaurants, bars, dépanneurs, animateurs et, un peu plus tard les voyages organisés, se présenteront comme autant d' occasions d' emplois pour ces migrants.
Petit à petit grimpent, entre drapeaux américains et canadiens, des écriteaux : « Nous parlons français ».

Un premier journal francophone naît en 1955, La Floride Française le lien qui unit résidents et touristes de langue française en Floride-.
Une panoplie suivront& pour ne durer que le temps d' une ou deux cueillettes d' oranges. Sauf Le Soleil de la Floride qui résiste après plus de deux décennies.

Un peu de géographie&

Dans ce qu' on appelait North Beach (ne pas confondre avec North Miami Beach devenu Sunny Isles) un fort contingent de canadiens-français vivaient entre les 69 et 88 Streets. Si la plupart appartenaient au groupe des Snowbirds du Nord, d' autres y demeuraient à l' année longue.

Il y avait tellement de francophones et services pour eux que point n. était nécessaire de parler anglais pour s. y débrouiller. Ce beau monde fréquentait la plage «71», au bout de la 71St.
Deux rues plus loin, au 73st Community Center, ils étaient parfois jusqu'à 1 500 personnes pour y danser sous les étoiles, placoter.

Un peu plus au nord, à compter de la 88st, nous voici dans Surfside, aussi très populaire auprès des canadiens d' expression française. Ces deux enclos regorgent de souvenirs.
Populaires à cause de leurs prix abordables, le Seabrook et le Rose-Mary Motel voisinaient le Twelve Ceasars, les luxueux condominiums Four Winds et des hôtels de prestige tels le Radisson Deauville (totalement rénové : photo) et ses spectacles américains, le « 8801 », le Beakman qui appartenait à un canadien&

Ces derniers endroits accueillaient les Québécois les plus fortunés : les Jean Coutu, Réjean Desjardins, Réginald et Daniel Johnson, le ministre Paul Dozois, le juge Maurice Cousineau et son père François.
Dans le coin, le restaurant Ma petite folie recevait à sa table Jean Lesage et René Lévesque&
Rosaire Archambault y possédait un condo, une bonne douzaine d' établissements appartiennent encore ou sont entretenus par des gens des francophones, de familles franco-américaines ou québécoises.

L' histoire nous montre que les Québécois sont en mouvance du sud au nord. Ils ont commencé à délaisser Surfside, au profit de Sunny Isles, à la fin des années soixante-dix.

De la 69st à la 94st, où l' on entre dans Bal Harbour, les affiches « Nous parlons français » ont disparu et, pour nous, le temps est venu d' entrer dans Sunny Isles.

Vivre et travailler en Floride

Le rêve de plusieurs...vivre et travailler en Floride, les pieds dans le sable et le coeur dans les palmiers.

C'est possible, mais attention, on ne quitte pas tout sur un coup de tête. Avant de partir, il y a une foule de choses auxquelles on se doit de penser. Plusieus emplois n'entrent pas dans les accords du libre-échange et, de ce fait, compliquent l'existence de ceux qui rêvaient d'un monde meilleur.

Les Canadiens exerçant des métiers tels que charpentier, électricien et plombier ne sont pas visés par l'ALENA et ils n'ont donc pas le droit d'entrer aux États-Unis pour y occuper un emploi rémunéré, à moins qu'ils n'y soient admissibles indépendamment, en vertu des dispositions générales relatives à l'immigration se rapportant à tous les travailleurs étrangers.

Les artistes de la scène tels que les membres de troupes canadiennes dans des domaines de création (par exemple la musique, l'opéra, la danse, le théâtre ou le cirque) qui ont passé un contrat avec une entreprise américaine doivent obtenir un visa d'emploi temporaire. On trouvera des renseignements destinés aux artistes de la scène dans notre publication intitulée Se produire aux États-Unis — Le guide des artistes de spectacle canadiens. De plus, le personnel du consulat général du Canada à New York est en mesure de fournir conseils et indications à ce sujet.

Les Canadiens prévoyant séjourner aux États-Unis afin de s'y marier ou d'y immigrer devraient appeler l'un des numéros suivants pour obtenir des renseignements supplémentaires : 1 900 451-6330 (enregistrement) ou 1 900 451-2778 (pour parler à un spécialiste des visas). Ils peuvent aussi consulter le site Web de l'USINS (www.ins.usdoj.gov). Les Canadiens comptant séjourner aux États-Unis pour un travail de longue durée devraient également communiquer avec l'USINS.

Les Canadiens déménageant pour occuper un emploi aux États-Unis devraient communiquer avec les organismes canadiens et américains concernés afin d'obtenir tous les renseignements nécessaires concernant leur droit à des prestations sociales, y compris à des prestations de retraite, dans l'État où ils travailleront et de déterminer s'ils peuvent continuer à participer à des régimes de pension ou s'ils peuvent toujours réclamer d'autres prestations sociales au Canada.

Les Canadiens se rendant aux États-Unis pour faire du travail bénévole devront peut-être obtenir un permis de travail, en particulier si l'employeur paie certains des frais associés à ce travail, notamment les frais de déplacement ou d'hébergement.

Les personnes dans cette situation ont parfois été refoulées à la frontière. D'autres se sont vu interdire l'entrée aux États-Unis après avoir déclaré aux agents d'immigration américains qu'elles avaient déjà fait du travail bénévole aux États-Unis. Pour vous éviter d'éventuels ennuis, il serait prudent de vérifier auprès de l'USINS quelle est votre situation à cet égard.

On n'immigre pas les yeux fermés...la vie n'est pas plus facile en Floride qu'ailleurs, mais il est vrai que la misère est plus douce au soleil.